5 raisons de visiter la Birmanie

La Birmanie, aussi appelé Myanmar, a une histoire mouvementée entre régimes politiques autoritaires, occupation étrangère et déplacements de capitales et de frontières. Malgré une richesse du sol, notamment en pierres précieuses (90% des rubis du monde viennent du Myanmar), l’IDH est bas.

Si nous avions connu la situation des Rohingyas à l’époque, peut-être aurions nous changé notre itinéraire. Voyager et dépenser de l’argent est un acte politique que chacun se doit de faire en accord avec ses valeurs personnelles. Cela n’est pas facile à  identifier et à mettre en oeuvre. Je suis encore pleine de contradictions ; mes convictions et mon comportement ne sont pas toujours en adéquation. Le chemin commence par la prise de conscience.

Alors, pourquoi aller au Myanmar ?

Pour l’aventure

La Birmanie est rurale et sauvage. Les trajets en minibus sur les routes expertement asphaltées permettent d’observer la jungle et les champs retournés par des  buffles.

Nous avons eu l’impression d’être hors des sentiers battus, bien plus qu’en Thaïlande par exemple.  Le pays n’est pas encore organisé pour les touristes. Nous n’avons rencontré que des personnes bienveillantes qui nous ont beaucoup aidé notamment car le birman est illisible et incompréhensible. ex : 

Les réceptionnistes réservaient nos billets de minibus et insistaient pour porter nos sac-à-dos même si elles faisaient une tête de moins que nous. Nous avons aussi rencontré un chauffeur de taxi qui nous a accompagné toute une journée en chantant phonétiquement du Céline Dion. Ou un adolescent qui nous a offert du thanaka, cette pâte jaunâtre d’origine végétale que l’on s’étale sur le visage afin de se protéger du soleil…

Pour comprendre le pays

Politiquement, le pays opère de très grands changements d’ouverture à l’international notamment. Peut-être que certains diront qu’il est déjà trop tard pour voir le Myanmar « d’avant ». Ce qui est certain, c’est que à l’instar de Cuba, le nouveau Myanmar sera modelé dans les prochaines années.

Pour voir Naypyidaw de ses yeux  

Naypyidaw est la capitale du pays depuis 2005, date à laquelle le gouvernement décida d’éloigner le pouvoir de Rangoon, la contestataire. Elle est le résultat d’un chantier monumental au milieu de la jungle. L’Histoire de la Birmanie est pleines de décisions irrationnelles liées à des préconisations d’astrologues aux dirigeants, despotiques et supersticieux.

Les bâtiments sont bien sortis de terre mais la vie n’est pas encore arrivée. Le résultat ressemble à une « ville fantôme » au milieu de la jungle avec des autoroutes à 14 voies complètement désertes.  La plupart des itinéraires touristiques ne passent pas par Naypidaw mais c’est une expérience unique.

Pour Bagan

C’est l’image qui vend la Birmanie dans les guides de voyages et un des lieux les plus incroyables que j’ai visités.

On aperçoit des pagodes à perte de vue, grignottées par les arbres. Le lieu se trouve en zone sismique mettant en péril les constructions friables ce qui confère un caractère instable à cet endroit hors du temps. A vélo ou en scooter électrique, chacun peut se perdre tranquillement, d’une stūpa à l’autre. Au son des prières des moines, on peut passer des heures perché à regarder les milliers de pagodes percer la forêt au crépuscule. Les plus courageux préfèreront l’aube.

Pour tous les bouddhas et les pagodes

Au Myanmar, on va d’un bouddha couché à une pagode recouverte d’or à un bouddha lui, assis. La religion bouddhiste est religion d’état. On croise beaucoup de moines de tous âges, reconnaissables dans leurs grandes robes bordeaux ou orange. A Mandalay, ce sont surtout des nonnes, vêtues de rose, vont d’une enseigne à une autre, se faire servir leurs repas.

Malgré cette profusion, la pagode Shwedagon de Rangoon impressionne par sa superficie, sa majesté et son exubérance face à l’état des rues de la capitale birmane. En discutant avec le professeur d’anglais d’une école pour moines, nous avons appris qu’il fallait arroser cinq fois la statue de bouddha installée sous le jour de la semaine de sa naissance, cela porte chance. Nous nous sommes donc exécutées.